Qui dit amour dit les gosses...

Roman se sentait épuisé. Après presque trois heures de marche, il était enfin proche du camp de l'Ouest. Il avait l'impression d'être ridicule avec l'Abrasium qui dépassait de sa gueule. Il avait cessé depuis longtemps de courir. Il marchait d'un pas traînant, sans le moindre enthousiasme. Il avait craint par mille fois de se trouver nez à nez avec Azara durant le chemin mais il n'avait croisé personne. Elle n'avait pas essayé de le suivre. Tant mieux. Roman ignorait ce qu'il aurait fait si c'avait été le cas. Qu'est-ce qu'il aurait pu faire, de toutes façons ? Le crépuscule approchait. Il faisait nuit tôt, en cette fin d'automne. Roman ne pressa pas l'allure pour autant. Il traversa un ruisseau à moitié gelé avec une grimace. Il avait eu son content d'eau pour plusieurs jours. Roman vit sans les voir les traces de plusieurs animaux. Il n'avait pas neigé à l'Ouest. Ce serait beau lorsque cela arriverait. Roman aperçut les contours lointains du camp. Il entendit quelques rumeurs et rêva d'une tanière accueillante. Il savait bien que la seule qu'il aurait serait celle de Naella, en train de mourir à petit feu, ce qui n'avait rien de réjouissant. Roman poussa un soupir et leva machinalement les yeux au ciel. Un flocon tourbillonna près de lui. D'autres suivirent. Roman s'arrêta et les regarda virevolter. Il ne s'était pas rendu compte à quel point la température ambiante était basse. Il avait une autre perception du froid depuis sa chute dans le Lac Gelé. Il vit près du camp deux jeunes loups qui s'amusaient à poursuivre les flocons. Ils riaient et se bousculaient sur le sol frigorifié. Roman ne parvint pas à sourire en les observant jouer. Il pensa à Naella et reprit sa route. Il parvint à destination sous les tourbillons blancs qui contrastaient avec le ciel qui s'assombrissait peu à peu. Roman s'approcha de la tanière de Naella et regarda une dernière fois les flocons avant d'entrer.

Entre la paroi de bois pourri et le sol froid se trouvait une louve, brulante de fièvre et pourtant frissonnante. Le ventre enflé, les yeux clos, le coeur battant. Naella. Sa fourrure blanche était humide de sueur et les petits ne cessaient pas de frapper au creux de son ventre. Il viendrait bientôt, elle le savait, mais elle savait aussi qu'elle allait mourir. Elle le sentait, c'est tout. Et Roman n'était pas là. Dehors, elle sentait que la température baissait, tout comme le soleil qui disparaissait. Il ferait bientôt nuit. Elle aurait aimer voir la neige avant de mourir. Voir ses enfants. Ils n'allaient surement pas survivre si elle rendait l'âme. Avec un soupir qui lui arracha une grimace de douleur, elle l'entendit. Elle avait appris à reconnaitre son pouls, parce qu'il était rendut trop difficile d'ouvrir les yeux ou tout simplement de renifler son odeur. Elle avait mal. Ses membres étaient engourdis, par le froid surement, et son ventre lui faisait mal. Elle avait l'impression de baigner dans une marre de sang. Il a peut-être l'Abrasium, pensa t'elle. Si c'était le cas, elle avait peutêtre une chance de survie. Mais un peut-être si minime, trop petit à son gout. Naella resta silencieuse... comme si elle pouvait parler, en réalité. Sa gorge était enroué et elle n'arrivait même plus à exprimer sa douleur.

(Les loups ne transpirent pas lol!

)

Naella faisait de la peine à Roman. Elle restait étendue sur le sol, incapable, apparemment, de faire le moindre geste. Il y avait longtemps qu'elle ne cherchait plus à faire comprendre sa douleur. Roman avait remarqué qu'elle ne semblait pas non plus avoir la force de formuler des sons. Elle demeurait allongée. Roman la regarda. La fièvre se lisait sur le visage de Naella. Il se souvint des dires des guérisseurs. Les plus en danger étaient les bébés dans son ventre. Ils mourraient les premiers, et de leur mort suivrait Naella. Eux qui étaient si heureux d'être de futurs parents... Roman jeta un coup d'oeil derrière lui. Il neigeait toujours, mais d'une neige fondante, qui ne tiendrait au sol que quelques heures. Roman s'approcha de Naella et déposa avec précaution l'Abrasium sur la terre. Il ne savait pas ce qu'il convenait de faire. Naella ne laissait paraître aucun signe indiquant qu'elle avait conscience de sa présence. Est-ce qu'il devait la réveiller - si elle dormait - ? Est-ce qu'il devait attendre ? Roman n'était pas guérisseur. Il ne put s'empêcher de ressentir une vague de rage envers ces derniers. C'était eux qui étaient censés guérir les malades. C'était eux qui auraient dû être là pour s'occuper de Naella. Pourtant, encore une fois, Roman se retrouvait seul. C'était ça qui attendait ses enfants ? Une vie horrible d'oméga ? Roman soupira à son tour. Il était fatigué. Il avait froid. Il avait envie que tout redevienne normal. Que Naella soit à nouveau en bonne santé et joyeuse. Roman se coucha en face d'elle. Entre eux deux se trouvait l'Abrasium.

Elle eu peur, pendant un moment. La vie des bébs étaient en danger, elle le savaient, mais elle se doutaient que tout était déjà trop tard. Son tour viendrait, elle le savait, mais elle n'arrivait pas a s'y habituer. Elle l'entendit. Il avançait vers elle, à pas lent. Elle sentit quelque chose près de sa truffe ... Une plante. Elle n'eu pas la force, encore une fois, de la dégager. Puis elle reconnu l'odeur... Azara, le nord, les cris, la mort. Tout revena en même temps. Elle frissonna. Roman avait t'il trouvé l'Abrasium? Ou peut-être qu'un guérisseur moindrement gentil s'était proposé pour sauver la louve? Elle l'entendit de nouveau, se couchant sur la terre ferme. Elle remarqua l'absence de douleur, comme si sa présence était le meilleure des calmants. Alors elle aurait les yeux. Le maigre blanc des siens étaient à présent aussi rouges que ses iris. Il n'y a avait que deux yeux parfaitement rouge. Elle fixa le bleu de ceux de Roman. Puis l'Abrasium, belle et bien devant elle. Elle ne sus pas commment elle arrriva à tirer la langue vers le feuillus. Mais elle le mangea, malgré la douleur qui naissait à chaque machements.

[Déso du retard :(]

Roman regarda Naella manger l'Abrasium d'un oeil un peu vide. Il était désolé pour la souffrance qu'elle paraissait subir à chaque mouvement mais il ne pouvait rien faire. Naella paraissait un peu plus apaisée, cependant le mal se lisait toujours sur ses traits. Roman avait été surpris par l'éclat écarlate de ses yeux. Il observa Naella sans dire un mot - y avait-il seulement une parole à prononcer ? Il supposait que le silence était plus agréable pour Naella. De toutes manières, qu'aurait-il pu lui raconter ? Son escapade au Nord ? Son adoration pour Azara ? Maudire une fois de plus les guérisseurs peureux tapis dans leurs tanières ? Rien n'était intéressant. Roman n'avait pas envie de parler. Il pensa pendant quelques instants à leurs futurs enfants et aux préoccupations qui suivraient : il faudrait leur trouver des noms, aménager le lieu de naissance. Roman songea qu'il valait mieux y revenir en temps voulu. Il donna un coup de langue qui se voulait rassurant à Naella puis se leva et regarda brièvement le paysage enneigé. Et si Naella mettait bas en plein hiver ? Les petits en subiraient-ils les conséquences ? Seraient-ils rachitiques ? Peut-être. Roman poussa un soupir. La nuit tombait et les louveteaux cessaient leurs jeux. Il s'allongea contre Naella et posa sa tête près de la sienne, écoutant le rythme de sa respiration.

Dans le calme de la grange, on n'entendait que les gémissements de Naella qui après de nombreuses minutes finirent par cesser. La douleur aussi se calma, bien après la liège du loup. Épuisée, incapable de se réjouir de cette nouvelle, Naella s'endormit. Elle sentit Roman contre elle avant de sombrer dans la noirceur. Les jours passèrent. En faites, s'était peut-être des heures. Elle avait perdu la notion du temps. La douleur avait entièrement disparu, sûrement un effet de l'Abrasium dûment gagné. Sans le vouloir, Naella avait repris un peu de ses forces. Mais ce "un peu" était suffisant pour les loupiots, qui choisirent une journée glaciale d'hiver pour sortie de leur tombeau vivant.

Naella poussa un puissant hurlement lorsqu'elle ouvrit les yeux et qu'une douleur inconnue fit son apparition. Elle mis peu de temps a comprendre que le temps était venu. Tant bien que mal elle tentait de bien se positionner. Elle sentit le premier venir. Elle poussa un seul hurlement, destinée à Roman qui avait déserté la grange. Une boule blanche était la, arrivant brusquement dans la lumière du jour.

[Tu te rapelle ce qu'on avait conclus pour le physique des petits? Et leur noms? XD Physalis, William et Killy? Kitty?]

Roman n'aimait pas l'atmosphère sinistre de la grange. Naella n'était apparemment pas de cet avis, puisqu'elle s'y reposait. La maladie était finie et Roman avait fait de son mieux pour oublier son escapade au Nord. Tout aurait pu avoir une teinte colorée mais Naella allait sans doute bientôt mettre bas et cela suffisait pour refroidir l'enthousiasme de Roman. Il avait quitté la grange parce qu'il avait envie de regarder un peu le paysage enneigé et silencieux. Il faisait glacial et Roman craignait que les chances de mortalité chez leurs enfants ne soient élevées. Quel nouveau-né résisterait à aussi basse température ? La grange était pleine de courants d'air. Naella l'avait choisie comme lieu de naissance visiblement. Roman se disait qu'elle savait ce qu'elle faisait et ne cherchait pas plus loin. Il fit quelques pas dans la neige. Il en mangea un peu pour se désaltérer. Il observa la lointaine vallée blanche. Tout paraissait changé. Si Roman vivait là son quatrième hiver, il avait toujours une légère incrédulité quant au chamboulement qu'apportait la neige aux endroits pourtant familiers. Il expira et un nuage de buée se dissipa. Roman écouta le silence. Silence qui fut brusquement brisé par un hurlement qui le fit tressaillir. Il se retourna et comprit rapidement que c'était Naella qui l'appelait. Pourquoi ? Roman supposait que le grand moment était arrivé. Son rythme cardiaque s'accéléra et il courut le plus vite possible jusqu'à la grange, où il pénétra en coup de vent. Il vit Naella étendue sur le sol, une boule de poils blanche tout près d'elle. Roman se sentit respirer avec difficulté, tandis qu'il réalisait qu'il voyait là son fils ou sa fille. Il s'approcha lentement de Naella et du bébé, incapable de dire quoi que ce soit.

[Noms : Physalis, William, Kyllie.
Physiques : Physalis = blanche aux yeux bleus, William = noir aux yeux rouges, Kyllie = ... Nous ne l'avons pas décidé XD]

Je crois que je ne répondrai pas...

Je ne t'en voudrai pas Like a Star @ heaven

On refera ça sur instinct... Avec Azara en moins xD

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